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à la terre se sont presque tous rompus. Depuis longtemps, sa mère est allée recevoir au ciel la récompense de ses vertus. Les deux sœurs qui lui restaient, ont toutes deux embrassé la vie religieuse…

Il parait donc bien seul sur la terre, cet homme, si jeune encore, si plein de vie, si digne d’être aimé, et si capable de rendre les autres heureux !

Cependant, au lieu de se renfermer dans une solitude égoïste et stérile, il emploie au bien de ses concitoyens et au soulagement des pauvres, l’activité débordante de sa grande âme.

Malgré sa modestie, il a dû accepter par dévouement et patriotisme des charges civiles qu’il remplit avec autant de zèle que de prudence.

Pour combler le vide fait à son foyer, il a donné l’hospitalité à une nombreuse famille, tombée dans le malheur.

Prosper Larose avait été l’ami d’enfance de Jean-Charles. Devenu infirme, et incapable de supporter les siens, il fut recueilli dans la demeure des Lormier, et y fut traité comme un frère par son ami d’autrefois.

Victor, lui, avait dissipé en peu de temps les deux milles cinq cents dollars que, à titre de rémunération, il s’était cru justifiable de soutirer à M. de LaRue, pendant la lutte électorale.