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de toutes les jeunes filles… du moins de celles que j’ai connues à Montréal… Ici, je suis à l’abri des indiscrétions de ma bonne femme de mère et… des taloches de Jean-Charles !

Maintenant, si je veux conserver les bonnes grâces de mon futur beau-père et voir la couleur de son argent, il faut que je m’occupe sérieusement de sa candidature, car l’élection aura lieu avant les fêtes du nouvel an.

Victor rédigea un manifeste destiné à voir le jour dans les colonnes du « Canadien, » sous la signature de M. de LaRue, et il écrivit un petit discours mielleux que le candidat apprendrait par cœur et irait débiter dans toutes les paroisses du comté.

Après avoir élaboré soigneusement ces deux formidables pièces, il alla les soumettre à M. de LaRue, qui s’en déclara enchanté. L’appel nominal fut fixé au 15 décembre et le scrutin au 22 du même mois.

M. de LaRue lança son manifeste. Il le publia d’abord dans le « Canadien » et en fit tirer une impression sur des milliers de feuilles volantes que Victor se chargea de faire parvenir, le dimanche suivant, à tous les électeurs.

Puis le candidat, en compagnie de Victor, se mit à parcourir toutes les paroisses du comté, lisant partout son manifeste et récitant son petit boniment.