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Cette mésalliance me couvrirait de ridicule aux yeux des chefs de mon parti et pourrait me faire perdre mon élection… que je veux gagner à tout prix, entends-tu ? à tout prix !

— C’est bien ! mon père, fit simplement Corinne. D’ici à deux semaines, j’aurai pris une décision !

Et elle se retira, la mort dans l’âme…

Mme de Larue, en femme sage et modeste qu’elle était, tenta l’impossible pour soustraire son mari à l’influence pernicieuse du jeune notaire.

En empêchant le mariage de Corinne et de Jean-Charles lui dit-elle, tu empoisonnes l’existence de ces deux cœurs si bien faits pour être unis ; en recherchant l’amitié de ce misérable notaire, tu t’exposes à perdre ta réputation ; puis en entrant dans la politique, tu risques de dépenser dans les luttes une partie de ta fortune, et, par ton ignorance, d’être la risée de la députation et du peuple…

Mais elle eut beau tourmenter et supplier son mari, celui-ci resta impitoyable, tel qu’il l’avait promis à Victor…

Le même jour, l’abbé Faguy reçut la visite de mademoiselle de LaRue.

— Asseyez-vous, mademoiselle, dit le bon