— Monsieur ! veuillez reprendre votre siège, s’il vous plait, et causons sérieusement.
Victor, semblable à un enfant qu’on relève de pénitence, reprit aussitôt son siège, en s’essuyant le front et en redressant le nœud de sa cravate blanche…
Il était d’une stupidité à faire lever le cœur !
Corinne parut le prendre en pitié.
— Votre déclaration, M. Lormier, dit-elle, me prouve que vous ignorez que je dois épouser prochainement monsieur votre frère.
— Non, mademoiselle, je sais tout…
— Ah !
— Mais j’ai pensé que… qui… qu’on… j’ai pensé que vous préféreriez un homme de profession à un simple habitant…
— C’est ce qui vous trompe, monsieur ! je préfère un simple habitant à un notaire simple !
Victor, dans son excitation, ne parut pas saisir le sens de la transposition du mot « simple, » car il continua :
— Ne savez-vous pas, mademoiselle, que votre père doit poser sa candidature pour la prochaine élection du parlement, et que votre mariage avec un simple habitant pourrait faire perdre à M. de LaRue son prestige et son influence auprès des ministres ? Eh bien ! si vous désirez que votre père réussisse dans la carrière politique, aidez-le en épousant un homme de