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si vous acceptez la candidature, votre élection est assurée.

— Si je l’accepte ! Avec le plus grand plaisir, M. le notaire !… Mais comme je n’ai pas encore le don de la parole, je vous prierai peut-être, parfois, de me préparer des discours, des petits, vous savez ! car il y a longtemps que je ne cultive pas ma mémoire, et elle est devenue rebelle… Votre frère, Jean-Charles, m’en compose de bien beaux, mais il est si occupé, de ce temps-ci, le cher homme ! Ça me gêne de m’adresser toujours à lui…

— Certainement, M. le préfet, : ne vous gênez, pas avec moi. Vous pouvez compter sur mon concours et sur mon entier dévouement.

Victor se leva, prit son chapeau, sa canne et son diplôme, et s’inclina en disant : « M. le préfet, j’ai l’honneur de vous saluer. »

— Déjà, M. le notaire ? Promettez-moi de revenir et de revenir souvent.

— Certes, oui, M. le préfet ! En attendant, je vais m’occuper de votre candidature, et, demain ou après demain, je viendrai vous en donner des nouvelles…

Ça prend, se disait le notaire, en retournant à son bureau. La prochaine fois, je tâcherai de faire la connaissance de l’héritière… et le reste marchera comme sur des roulettes… Je l’éblouirai avec mon titre de notaire ; car elle