Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/238

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 231 —

notaire et lui offrit toutes les facilités de gagner sa vie avec sa profession.

Après avoir pris un copieux dîner, (car il avait toujours bon appétit) le jeune notaire fit sa plus belle toilette, puis, le diplôme d’une main et la badine de l’autre, il alla faire ce qu’il appelait les visites officielles de la paroisse.

Le curé Faguy fut le premier qui eut l’honneur de recevoir M. le notaire Lormier ; le maire vint en deuxième lieu, et, the last, but not the least, M. de LaRue ferma, pour ce jour, la liste des heureux mortels de Sainte-R…

— J’ai bien l’honneur de vous saluer et de vous présenter mes plus respectueux hommages, M. le préfet, dit Victor, en présentant sa main gantée à M. de LaRue, qui se prélassait dans son fauteuil en lisant un journal.

— Vous êtes bien aimable, M. Lormier, répondit le préfet en pressant la main à Victor, Comment va la santé ?

— Très bonne, je vous remercie, et la vôtre, M. le préfet ?

— Excellente, mon jeune ami, excellente ! Vous ne venez pas souvent vous promener à Sainte-R… ?

— Non, mais je viens aujourd’hui y fixer mes pénates pour exercer ma profession de notaire.

— Comment ! vous êtes notaire ! glapit le vaniteux préfet, en se levant de son fauteuil pour l’offrir à Victor.