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Vive donc mon futur beau-père ! et vive la dot de sa fille !

La chambre des notaires, involontairement, venait de diplômer un fripon fieffé.


« Il n’est rien de plus beau qu’un notaire honnête homme,
Mais dans tous les grands corps on a vu, de tout temps,
Se glisser des fripons parmi d’honnêtes gens ;
Quand même on trouverait dans le corps un faussaire,
Cela ne blesserait aucun autre notaire… »


Maintenant, s’écria Victor, en proie à une véritable démence, en route pour Sainte-R…

Le lendemain, vers midi, il arrivait à Sainte-R…, armes et bagages, et se rendait dans sa famille.

— C’est le notaire Victor Lormier qui vous fait sa première visite ! dit-il, en embrassant sa mère et en serrant la main de son frère. Voyez mon diplôme ! ajouta-t-il, avec orgueil… Sa mère et Jean-Charles le félicitèrent et lui firent leurs souhaits de bonheur et de prospérité.

Jean-Charles alla aussitôt lui acheter un joli pupitre, surmonté d’un casier, qu’il fit placer dans la meilleure pièce de la maison et qui devait, désormais, servir d’étude au jeune notaire. Puis sur une feuille de métal, fixée au centre de la porte, il fit peindre en lettres d’or : « Victor Lormier, notaire. »

Enfin, Jean-Charles fit l’impossible pour rendre la maison paternelle agréable au jeune