Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/234

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 227 —

Corinne et Jean-Charles étaient dignes l’un de l’autre, et leur pur amour s’était exhalé naturellement de leurs cœurs, comme le parfum s’exhale du calice des fleurs.

Et ils formaient des rêves d’or en songeant à l’avenir.

— Eh ! bonjour, Jean-Charles ! Où allez-vous donc de ce pas ? Vous êtes bien joyeux ce matin : vous sifflez comme un merle !…

— Bonjour ! M. le curé. Je m’en allais justement au presbytère.

— Alors, nous ferons route ensemble, car je m’y rends.

— En effet, M. le curé, reprit Jean-Charles, je suis joyeux, et je crois que j’ai raison de l’être.

— Vraiment ? interrogea le curé, en souriant avec malice.

— Oui, M. le curé, et j’espère que vous penserez comme moi.

— Peut-être… entrons ! dit le curé en ouvrant la porte du presbytère.

— Permettez-moi, M. le curé, d’aller droit au but.

— C’est, du reste, votre louable habitude, mon cher. Parlez, je ne vous interromprai plus.