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avec Corinne, de paraître très aimable. Il sut intéresser tout le monde par sa conversation agréable et instructive.

À neuf heures, ils rentrèrent au salon, et Jean-Charles invita Melle  de LaRue à faire de la musique.

Corinne ne chantait pas du tout, mais, en revanche, elle jouait du piano d’une façon ravissante. Elle exécuta d’abord, seule, un morceau de maître, puis joua un duo avec Marie-Louise Lormier, duo que toutes deux avaient pratiqué au couvent.

Corinne, qui avait déjà entendu Jean-Charles, à l’église, et admiré sa belle voix de baryton, le pria de chanter.

Jean-Charles ne se fit pas répéter l’invitation et il rendit, avec beaucoup d’âme, un chant patriotique que le célèbre juge Bédard venait de composer.

Bref, notre héros créa une bonne impression sur l’esprit de la jeune fille et gagna aussi l’estime de Mme  de LaRue.

La rencontre de cette jeune fille fut un rayon de soleil dans la vie depuis longtemps si triste de Jean-Charles.

Aussi une métamorphose complète s’opéra en lui.