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En se séparant d’elle, la supérieure du couvent lui avait dit : « Vous êtes libre maintenant de choisir entre la vie du monde et la vie religieuse. Mais que vous restiez dans le monde ou que vous reveniez vivre parmi nous, vous serez toujours utile et heureuse, parce que vous possédez l’esprit de piété et l’amour du devoir… Allez, ma chère enfant ! et que Dieu vous ait sous sa sainte garde… »

Le dimanche suivant, Jean-Charles alla, avec ses deux sœurs, passer la soirée chez M. de LaRue.

Ils furent accueillis tous les trois avec la même affabilité.

Mme  de LaRue était une femme sans instruction, mais sans prétention, et qui ne paraissait pas être offensée quand on oubliait la particule « de » en prononçant son nom.

Pour fuir la chaleur accablante, Mme  de LaRue invita ses hôtes à passer une partie de la soirée sur le balcon.

Notre héros fut d’abord un peu intimidé en se trouvant assis en face de cette jeune fille, qui lui apparaissait couronnée de la triple auréole de la science, de la grâce et de la beauté !

Mais cette timidité, qui n’était pas d’ailleurs sans charme, ne l’empêcha pas, comme à l’entrevue qu’il avait eue, quelques jours avant,