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yeux la quittance signée parla propriétaire du « Saumon d’or. » J’ai payé cette dette pour deux raisons, d’abord pour sauver ton honneur et celui de la famille, et ensuite pour tranquilliser la conscience si délicate de notre mère ; mais je te préviens que c’est la première et la dernière dette de cette nature que je paye ! Si tu as le malheur d’en contracter d’autres, tu les paieras ou tu iras les acquitter en prison !

C’est la détermination formelle que mon père et moi avons prise. Nous sommes prêts à t’aider, mais nous ne voulons pas que l’argent que nous gagnons péniblement, à la sueur de notre front, contribue au maintien des auberges et des sentines de vices…

À l’avenir, nous ne te donnerons de l’argent que pour payer les choses de première nécessité, et encore il faudra que tu nous produises des comptes authentiques, authentiques, comprends-tu ?

Regarde encore ceci ! ajouta-t-il en lui montrant le portrait qu’il avait obtenu de la femme Dodridge. Quand j’ai vu ton portrait dans le salon de cette femme, j’ai senti la honte me monter au front, et j’ai acheté ce portrait pour avoir la satisfaction de le détruire moi-même…

Allons, Victor ! j’espère que tu regrettes la vie honteuse et insensée que tu as menée ici, depuis quelques mois, et qui a déjà causé à nos parents tant de chagrins et à toi tant de