— Et ces renseignements ?
— Les voici ! fit simplement François, en tendant la lettre de Philippe.
La lecture de cette épître aussi franche que originale, parut convaincre l’abbé Faguy, et il la communiqua à Jean-Charles sans faire une seule remarque.
Le bon curé avait évidemment pris ses désirs généreux pour la réalité ; et d’ailleurs il était si indulgent et si droit, qu’il croyait difficilement à l’hypocrisie et à la méchanceté chez les autres. C’était un optimiste dans le sens chrétien du mot.
— Peut-on ajouter foi aux paroles de ce Philippe ? demanda Jean-Charles, en s’adressant au curé.
— Oui, répondit le curé ; je connais le cocher de M. Normandeau depuis plusieurs années, et je le tiens pour un garçon de la plus grande respectabilité ; et, du reste, je ne vois pas quel intérêt il aurait à nous tromper.
— Alors, que dois-je faire, M. le curé ?
— Mettre en pratique la décision que vous avez prise, et prier beaucoup. Quelque chose me dit que Victor se convertira. Sera-ce tôt ? sera-ce tard ? c’est le secret de Dieu ; mais nous pouvons, par nos prières, hâter sa conversion.
— Je vous demande mille pardons, M. Lor-