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pincé les jambes ! Mais comme toutes les personnes nerveuses, il avait l’esprit très impressionnable, et l’impression durait chez lui aussi longtemps que l’agitation des nerfs. Voilà pourquoi il avait passé toute la nuit du rigodon à trembler. Mais, le lendemain, ses nerfs s’étant apaisés, il avait repris sa lucidité et son aplomb habituel. Il ne lui restait plus qu’à faire disparaître les ecchymoses qu’il portait sur les jambes.

Le clerc notaire, qui n’avait pas de secret pour le Dr Lamouche, avait conté à celui-ci la raclée que le pseudo-fantôme lui avait administrée, la veille, et tous les deux cherchèrent à découvrir quel pouvait être l’auteur de cette brusque et brutale attaque.

— Ne te connais-tu pas d’ennemis, à Montréal ? lui avait demandé le Dr Lamouche.

— Ma foi, non ! je n’ai que des relations amicales avec tous ceux que j’ai rencontrés au « Saumon d’or » ou ailleurs

— Pourrais-tu reconnaître ton agresseur ?

— Non. Sa figure était cachée sous un masque effrayant.

— Sa voix ne t’a-t-elle pas frappé ?

— Non ; c’est son fouet seulement qui m’a frappé… Sa voix m’est complètement inconnue.

— Eh bien ! mon cher, j’y perds mon latin. Et tu ne veux pas confier cette affaire-là à la police ?