Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 136 —

pour dire ma messe, et ensuite pour aller porter les secours de la religion à Gabriel Landry, qui demeure à l’extrémité de la paroisse.

— Dans ce cas, M. le curé, je dirai à Félix d’atteler le cheval pour six heures.

— Non, mon ami, merci ! Par le temps ravissant que nous avons ce matin, je préfère marcher.

— Mais, M. le curé, y songez-vous ? c’est une marche de six milles que vous ferez ?

— Pourtant, mon cher François, cette marche n’est qu’une bagatelle comparée à celle que vous avez faite, l’autre jour, avec un lourd paquet sur le dos ! Puis je n’ai pas encore trente ans, et vous en comptez soixante ! Au revoir, mes amis !

— Savez-vous bien, M. Latour, dit Jean-Charles au vieux serviteur, que c’est une fortune que vous mettez à ma disposition !

— En tout cas, M. Lormier, personne ne contestera les droits que vous y avez. En tuant à coups de poing, comme vous l’avez, fait, le plus puissant ennemi de l’homme, vous avez mérité l’admiration de tout le monde ; et puis avec votre vie, vous avez sauvé celle de notre vénérable curé.