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IL FAUT SAUVEGARDER L’HONNEUR DE SA FAMILLE !

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François Latour — le lecteur s’en est déjà convaincu — était le prototype du serviteur fidèle et, dévoué. Il appartenait à cette race de serviteurs d’élite qui menace de s’éteindre dans notre pays. Sa fidélité et son dévouement ne se restreignaient pas à celui qu’il était, par devoir, obligé de servir, mais ils s’étendaient à tous les parents et amis de son bon maître ; et parmi les amis, Jean-Charles avait une place de choix dans le cœur du brave serviteur.

Il se trompe singulièrement le lecteur qui pense que le vieux François s’était mis au lit le matin de son retour de Montréal. Non, certes ! Aussitôt après le départ de Philippe, il était accouru auprès de notre héros, qu’il avait trouvé en la compagnie du prêtre.

Le bon curé n’avait pas voulu, même pour une seule nuit, confier à d’autre la garde du malade. Le jour, il prenait deux ou trois heures de repos, mais, le soir, il s’installait au chevet du jeune homme, qu’il soignait avec la tendresse et le dévouement d’un père.

L’abbé Faguy et Jean-Charles firent au vieux