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Maintenant, je te défends de retourner à Sainte-R… à pied ! Mais comme je sais que tu es entêté, vieux Breton que tu es ! et que tu pourrais bien enfreindre la défense, je vais te faire mener à Sainte-R… en voiture, par mon cocher Philippe…

François accepta avec plaisir le prix libéral que M. Normandeau lui offrit pour les trois peaux, mais il voulut refuser le cadeau personnel que son ancien maître lui faisait en même temps.

M. Normandeau lui dit sévèrement : « Si tu n’acceptes pas cette gratification, je serai bien fâché contre toi. »

François accepta. Il remercia le généreux donateur, le salua et se dirigea vers la porte.

— Arrête ! mon vieux ! lui cria M. Normandeau. T’imagines-tu que je vais te laisser partir sans dîner… Nenni, suis-moi !

Il appela Jacqueline, sa cuisinière, et lui recommanda de bien servir le vieux François, et donna ordre à son cocher d’aller, après le repas, mener son ancien serviteur à Sainte-R…

M. Normandeau parut sur le seuil de sa porte au moment où François allait partir, et il lui dit :

« Présente à M. le curé mes respects et à Jean-Charles Lormier le témoignage de ma