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a failli dévorer son ami, M. l’abbé Faguy, je suis sûr qu’il voudra se la procurer, et… il ne l’aura pas pour des prunes… Et je suis sûr aussi qu’il achètera les peaux des petits gueux pour les faire empailler et les mettre aux côtés de leur mère.

François arriva chez son ancien maître, M. Normandeau dit Deslauriers, qu’il trouva dans son musée, où il passait la plus grande partie de son temps.

Comme il connaissait bien les êtres, il entra sans se faire annoncer, et dit : « Salut, M. Normandeau ! comment vous portez-vous ? »

— Salut ! salut ! mon bon François ! Je suis très bien, Dieu merci ! et toi, comment va la santé ?

— Très bonne, M. Normandeau. J’ai toujours bon pied et bon œil ! et la preuve, c’est que je suis venu de Sainte-R… à pied et sans lunettes…

— Pas possible ! Et avec ce paquet-là sur le dos ?

— Oui, M. Normandeau.

— Tu viens sans doute résider à Montréal, pour enseigner, comme autrefois, le catéchisme et la grammaire aux enfants pauvres de la ville. Et c’est ton bagage que tu as là ?

— Non, M. Normandeau, j’ai renoncé pour toujours à l’enseignement. Du reste, je suis très bien chez M. l’abbé Faguy, et je ne