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grommela le père François, en leur donnant à chacun un coup de pied.

Et toi, ma vieille gueuse ! dit-il, en apostrophant l’ourse : c’est dommage que tu ne vives plus ! Je te ferais promptement ton biscuit, à toi aussi !

Tiens, vieille gueuse ! attrape ça toujours… Et il lui appliqua un coup de talon de botte sur le museau…

Bon ! maintenant, à l’ouvrage !

Il se mit en devoir d’enlever la peau à l’ourse et aux oursons. Ce fut le travail d’une heure.

Il fit des trois peaux un paquet qu’il s’attacha en bretelle sur les épaules, prit les deux fusils et retourna au presbytère.

Le lendemain matin, ayant obtenu un congé de quelques jours, il partit, à pied et sac au dos, pour Montréal.

Il fit le trajet en deux jours.

François Latour avait été en service, autrefois, à Montréal, chez un homme très riche, qui s’appliquait à l’étude de l’histoire naturelle, et qui possédait un vaste musée d’oiseaux et d’animaux.

Je sais, se disait François, que mon ancien maître a déjà des ours dans son musée ; mais quand je lui aurai montré la peau de l’ourse qui