Page:Caouette - Le vieux muet ou un Héros de Châteauguay, 1901.djvu/105

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 98 —

Neuf heures venaient de sonner.

Jean-Charles dit à sa mère qu’il serait de retour pour le dîner.

Les chasseurs suivirent d’abord le rivage en tuant, par ci par là, quelques bécassines, puis, après avoir marché l’espace d’une vingtaine d’arpents, ils entrèrent dans le bois.

Le but du curé, en entrant dans la forêt, était de faire la chasse aux insectes plutôt qu’aux gibiers, car l’abbé Faguy était un entomologiste distingué.

— Pendant que je poursuivrai les infiniment petits, dit-il à Jean-Charles, tâchez d’attraper les infiniment gros…

Il accrocha son fusil à la branche d’un arbre et se mit à examiner soigneusement l’épais tapis de mousse qu’il avait sous les pieds, et qui lui promettait une ample moisson d’insectes !

Jean-Charles s’enfonça dans la forêt et chassa jusqu’à onze heures avec beaucoup de succès, puis il revint à l’endroit où il avait laissé le prêtre. Mais l’entomologiste n’était pas revenu, car son fusil pendait encore à la branche de l’arbre.

Jean-Charles se disposait à s’asseoir sur la mousse, quand, tout à coup, il entend un rugissement suivi d’un cri de détresse. S’emparant de son fusil, il s’élance dans la direction