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et, par suite, les ensembles S et (M × N) se correspondent d’une manière biuniforme lorsque l’on associe mn et (m, n).

De nos définitions résultent immédiatement les théorèmes

(9) a × b = b × a
(10) a × (b × c) = (a × b) × c
(11) a × (b + c) = ab + ac

parce que

(M × N) ∼ (N × M)
[M × (N × P)] ∼ [(M × N) × P]
[M × (N, P)] ∼ [(M × N), (M × P)].

L’addition et la multiplication des puissances sont ainsi soumises aux lois commutative, associative et distributive.

§ 4.L’exponentiation des puissances.

Nous disons d’une loi qui, à chaque élément n de N fait correspondre un élément déterminé de M, le même élément pouvant être employé plusieurs fois, qu’elle réalise une représentation (Belegung) de l’ensemble N sur les éléments de l’ensemble M, ou, plus simplement, une représentation de N sur M. L’élément de M associé ainsi à n est, d’une certaine façon, une fonction uniforme de n et peut, par exemple, être désigné par f(n) ; f(n) est la fonction de représentation de n ; la représentation correspondante de N sera désignée par f(N).

Deux représentations f1(N) et f2(N) sont alors, et seulement alors, dites identiques lorsque pour tous les éléments n de N on a l’équation

(1) f1(n) = f2(n)

de sorte que si pour un seul élément particulier n = n0 cette équation n’est pas vérifiée, les représentations f1(N) et f2(N) sont considérées comme distinctes.