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une autre ; s’il falloit toujours le porter du Fauxbourg Saint Antoine, aux Invalides, il en couteroit plus du double, & s’il n’y avoit pas communément de porteurs d’argent de confiance, il en couteroit encore davantage : que s’il y avoit souvent des Voleurs en chemin on l’enverroit par grosses sommes, escorté, & avec plus de frais ; & si quelqu’un se chargeoit du transport, à ses frais & risques, il se feroit païer de ce transport, à pro portion des frais & des risques. C’est ainsi, que les frais du transport, de Rouen à Paris, & de Paris à Rouen coutent ordinairement cinquante sols par sac de mille livres, ce qu’on appelle dans le langage des Banquiers, un quart pour cent ; les Banquiers envoient l’argent ordinairement en doubles barils, que les Voleurs ne peuvent gueres emporter, à cause du fer & de la pesanteur,