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l’argent qu’ils gagnent par leur travail journalier, mais tout celui qu’on leur a prêté. Ces capitaux qu’on leur prête, sont petits à proportion de la somme qu’il leur faut pour leur entretien : soit qu’ils soient beaucoup ou peu emploïés, ils peuvent facilement dépenser tout ce qu’ils gagnent. Ainsi on ne peut guere déterminer les gains de ces bas Entrepreneurs. On diroit bien qu’un Porteur d’eau gagne cinq mille pour cent de la valeur des seaux qui servent de fond à son entreprise, & même dix mille pour cent, si par un rude travail il gagnoit cent onces d’argent par an. Mais comme il peut dépenser pour son entretien les cent onces aussi-bien que les cinquante, ce n’est que par la connoissance de ce qu’il met à son entretien qu’on peut savoir combien il a de profit clair.