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commerce ordinaire, son argent s’écoulera annuellement chez l’Étranger pour le paiement de ce même luxe : cela ne manquera pas d’appauvrir l’État par degré, & de le faire passer d’une grande puissance dans une grande foiblesse.

Lorsqu’un État est parvenu au plus haut point de richesse, Je suppose toujours que la richesse comparative des États consiste dans les quantités respectives d’argent qu’ils possedent principalement, il ne manquera pas de retomber dans la pauvreté par le cours ordinaire des choses. La trop grande abondance d’argent, qui fait, tandis qu’elle dure, la puissance des États, les rejette insensiblement, mais naturellement, dans l’indigence. Aussi il sembleroit que lorsqu’un État s’étend par le commerce, & que l’abondance de l’argent enchérit trop les prix de la terre