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pour le seul avantage de ceux qui y sont emploïés, & pour les Étrangers qui en profitent.

Voilà à-peu-près ce qui est arrivé à l’Espagne depuis la découverte des Indes. Pour ce qui est des Portugais, depuis la découverte des Mines d’or du Bresil, ils se sont presque toujours servis des ouvrages & des Manufactures des Étrangers ; & il semble qu’ils ne travaillent aux Mines, que pour le compte & l’avantage de ces mêmes Étrangers. Tout l’or & l’argent que ces deux États tirent des Mines, ne leur en fournit pas plus dans la circulation, qu’aux autres. L’Angleterre & la France en ont même ordinairement davantage.

Maintenant si l’augmentation d’argent dans l’État provient d’une balance de commerce avec les Étrangers, (c’est-à-dire, en envoïant chez eux des ouvrages & des Manufactures en plus