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paieront aussi aux Étrangers en denrées du crû de la Pologne, il y aura bien un bon tiers du produit des terres en Pologne qu’on ôte à la subsistance des Habitans, &, qui pis est, dont la plus grande partie est envoïée à l’Étranger, & sert souvent à l’entretien des Ennemis de l’État. Si les Propriétaires des terres & les Seigneurs en Pologne ne vouloient consommer que des Manufactures de leur État, quelque mauvaises qu’elles fussent dans leurs commencemens, ils les feroient devenir peu-à-peu meilleures, & entretiendroient un grand nombre de leurs propres Habitans à y travailler, au lieu de donner cet avantage à des Étrangers : & si tous les États avoient un pareil soin de n’être pas les dupes des autres États dans le Commerce, chaque État seroit considérable uniquement, à proportion de son produit &