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LE RÊVE


À une jeune fille


Tu ne t’en doutes pas, — j’ai dormi dans la couche
Où la prière vient fermer ton grand œil bleu ;
Et le lin virginal, qui chaque nuit te touche,
Enveloppa mon corps dans des replis de feu.

Je mordais l’oreiller où je cherchais ta bouche ;
Pour t’avoir sur mon cœur, j’aurais renié Dieu…
Pardonne ! chaste enfant qu’un regard effarouche,
Qu’un baiser fait rougir, si j’ai dormi bien peu.

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