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PROLOGUE


Ovide et Jean Second, Martial et Pétrone,
Maîtres en l’art d’aimer, qu’on relira toujours,
Pour ceindre, comme vous, mon front d’une couronne,
Comme vous, j’ai fêté Priape et les Amours.

Mon luth plus chaste, ailleurs fut un écho de l’âme,
Et dans l’azur des cieux j’ai cueilli d’autres vers ;
Mais pour me consoler du mal que fait la femme,
J’ai voulu la chanter sur un rhythme pervers.

Chers poëtes, que n’ai-je et la force et la grâce
Dont vous avez tressé vos poëmes en fleurs !
De loin, d’un pied boiteux, j’ai suivi votre trace.

Jadis on vous aimait. Aujourd’hui les siffleurs,
Hypocrites ou sots, troupeau servile et triste,
Insulteront d’en bas le poëte et l’artiste.


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