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V

BERCEUSE


Repose en paix, rêve longtemps.
La fougère morte est ta couche.
Ferme tes yeux bleus et ta bouche
Qui fêtait les joyeux printemps.

Voici l’heure où l’automne expire,
Rêve sans songer au réveil ;
Pour bercer ton dernier sommeil,
Mes doigts caresseront la lyre.

« La nuit tombe, les peupliers
S’inclinent, ô ma bien-Aimée !
Laisse la brise parfumée
Emporter tes rêves légers.