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IV

LÉGENDE DE LA NUIT DES MORTS


Le poète rêveur est parti d’un pas lent
Et gravit la colline au clair de lune blanc,
Exhalant vers le ciel sa plainte monotone
Dans l’antique clocher, le glas funèbre sonne.
Chacun, en l’écoutant, veillera sans effort
Cette nuit, car demain c’est la fête des morts.
… Mais quels sont ces chants dans la Brume ?
N’est-ce pas un bûcher qui fume
Là-bas, dans le creux du vallon ?
Sur les blancs tapis de gazon,
Quelles sont ces lueurs qui tremblent,
Et ces ombres pâles, qui semblent
Au rythme lent du vieux clocher
Très lentement se rapprocher ?