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III

ANGOISSE AU SOIR


Du grand plateau désert où meurent les fougères
Avec la brume, au soir, s’élève un parfum lourd
Et l’horizon cuivré des bois profonds et sourds
Garde à peine un reflet de sanglante lumière.

Le soleil s’est enfui. L’on entrevoit encor
En ses voiles légers la tranquille vallée
S’endormir ; à l’azur de la voûte étoilée,
La lune a suspendu son mince croissant d’or.

Et le poète rêve au milieu du silence.
Il est las de chercher, il est las de souffrir,
Il voudrait oublier la vie et s’endormir
Car le peu qu’il apprit a causé sa souffrance.