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CRÉPUSCULE


Pour mademoiselle Jeanne Lefèvre.


Sur le lac où tremblait un crépuscule d’or,
Laissant errer ses yeux purs, comme des étoiles,
Jadis, elle parut en la blancheur d’un voile,
Telle que maintenant je la revois encor.

Or, cette vision d’antan s’est effacée
Comme le flot qui glisse, et la chanson qui fuit.
Et si je songe au lac envahi par la nuit,
À la femme rêveuse, en sa splendeur passée,

Il me semble que l’âme est l’étrange miroir,
Où tremble le reflet des choses de la vie.
La femme : l’espérance humaine inassouvie,
Qui cherche, et qui s’attriste en la brume du soir.