Page:Canora - Poèmes, 1905.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.

À COMPIÈGNE, UN JOUR GRIS

Pour mademoiselle Marguerite Gerhardt.


Sur les bois pensifs qu’effleure l’automne,
Sur le vieux palais, désert et jauni,
Sur les droits massifs des jardins fleuris,
La pluie, en frissons, glisse monotone,
Une Cloche mélancolique sonne,
Douce, douce, sous le ciel gris…

C’est comme une voix, c’est comme une plainte,
Si grave, qu’on croit parfois, à l’ouïr,
Comme au temps défunt des splendeurs éteintes,
Voir des spectres blancs de reines surgir…
Une cloche mélancolique tinte,
Lourde, lourde de souvenirs.