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à une fiancée


Épuisez chaque jour sans craindre l’avenir.
L’amour a tôt pansé les blessures cruelles !
Abandonnez votre être aux forces éternelles,
Après avoir su vivre, il est doux de mourir.

Voici venir des flots d’exquise violette,
De jacinthe bleutée, et de grisant lilas,
La fleur de l’oranger va parer votre tête,
Des amis verseront les roses sous vos pas.

Les uns ont apporté de blanches primevères,
D’autres de fins tissus, des voiles odorants,
Tout ce qui fait envie aux vierges de vingt ans,
Pour l’offrir en hommage à votre beauté chère.

Moi, plutôt que des fleurs qui meurent sous le ciel,
Je vous donne ces vers : acceptez-les, Madame,
La poésie ailée est une fleur de l’âme
Ouvrant sur l’avenir son calice immortel.