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III

VISITE

J’avais souvent rêvé, quand j’étais seul et triste,
Dans les grands bois muets qu’envahissait le soir,
Qu’une fois vous pourriez paraître à l’improviste
Pour rêver avec moi, car vous êtes artiste,
Et pour m’aimer un peu…, seulement par devoir,
Afin de ne me pas causer de désespoir.

Je vous aurais conté quelle était ma tendresse,
Combien j’avais souffert, quatre mois, loin de vous,
Ces nuits de désespoir où, sentant ma jeunesse
Se briser dans mon cœur avide de caresses,
J’assemblais devant moi des souvenirs bien doux
Et là, comme un enfant, je priais à genoux.