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II

LA MORT LA PLUS DOUCE


Mes yeux ont entrevu son voile blanc léger
Traverser le bal, comme une aile…
Puis je ne vois plus rien, et je reste à songer
Que son âme d’enfant est innocente et belle.

Et quand je souffre seul, sans pouvoir apaiser
Le regret qui m’étreint, le doute qui m’oppresse,
Ce voile blanc paraît… Mon cœur à se briser
Palpite, sous l’effort d’une vaine tendresse.

Et si j’étends vers lui les bras, pour le saisir,
Il m’échappe, en tremblant, comme une pâle brume,
Et, le cœur défaillant d’ivresse et d’amertume,
Je ris, comme les fous au souffle du désir.