Page:Canora - Poèmes, 1905.djvu/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.
220
vers l’humanité

 
Acceptez nos secours ; du moins en attendant
Que l’aumône ait fait place à la grande justice
Laissez-nous cet honneur de vivre en vous aidant.
Près du foyer sacré dont la flamme pétille,
Vivez en la candeur des nobles souvenirs,
Groupez autour de vous les garçons et les filles,
Contez-leur que le père a su vivre et mourir !

Vos filles, en berçant l’automne de votre âge,
Attendront chastement l’heure d’un grand amour,
Et vos fils assemblés, par l’exemple et l’image
Apprendront l’art sacré du livre, afin qu’un jour,
Penchés sur le grand cœur de la presse qui vibre,
Ainsi qu’elle vibra sous les doigts paternels,
Ils en fassent jaillir, d’un geste solennel,
Par une aube de paix, la loi des peuples libres. »