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IN MEMORIAM


23 mai 1902.

 
Un jour, au fond des bois remplis d’odeurs légères,
Sous l’abri dentelé des humides fougères
Dont les palmes avaient de longs frémissements,
Nous avions confondu nos bouches lentement,
Lorsque ta voix, soudain, ainsi qu’une caresse,
Glissa jusqu’à mon cœur avide de tendresse.
« Je t’aime », disais-tu, « je t’aime, désormais,
« Il ne faut plus douter ni défaillir jamais !

« Si tu ris, au Printemps, parmi les fleurs nouvelles,
« Si, comme un rossignol fait vibrer sous ses ailes
« Le large azur du ciel inondé de soleil,
« Ton esprit prend son vol, pour fêter le réveil
« Des arbres couronnés de fleurs blanches et roses,
« Je rirai comme toi de la beauté des choses.