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invocation aux morts

 
Sophocle ! À vous, Latins, triste et puissant Lucrèce,
Qui foulas sous tes pieds la superstition !
Éloquent Tullius ! Tacite aux lignes brèves,
Où blêmit à jamais le masque de Néron !

Gloire à vous, dont la main donnait aux mille rêves
Du monde renaissant, la forme et la couleur !
Michel-Ange, sculptant Moïse, roi-prophète,
En sa marmoréenne et farouche grandeur,
Raphaël, illustrant dans leur beauté parfaite
Un sourire de Vierge, un geste de Platon,
Léonard de Vinci, Le Poussin, fils de France,
Ordonnant l’œuvre d’art au gré de la raison !
Rubens fougueux, créant l’éclatante ordonnance
Des palais débordant de dieux et de héros,
Rembrandt prenant au ciel les rayons et les ombres.

(Ici morceau d’orchestre d’un style large
— prolongé par les violons.)


la femme


Silence, mes amis ! Écoutons les yeux clos.
J’entends au loin des voix à nos appels répondre
Parmi les violons, les luths… Soyez bénis,
Musiciens : Mozart, Beethoven, Rossini !