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II


le poète

 
Comme le vent léger, à l’aube, fait déclore
Les pâles nénuphars sur les lacs endormis,
Ainsi, le souffle pur de vos hymnes sonores
A passé sur mon cœur, et mon cœur a frémi.

Ô mon maître ! s’il faut pour penser et pour vivre
Un nouvel Idéal aux hommes de demain,
C’est moi qui fleurirai la route qu’ils vont suivre,
C’est moi qui guiderai leurs rêves et leurs mains !

Je ne chanterai plus les batailles sanglantes,
Le triomphe des rois, vêtus de pourpre et d’or,
Ni du sang des vaincus les dalles ruisselantes,
Ou de rares heureux les somptueux trésors.