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vers l’humanité

 
« Dont un juste mépris balayera la race !
« Aux caprices du sort, l’ordre un jour fera place,
« Qui gardera la femme, et le faible, et l’enfant,
« Harmonisant enfin vos efforts triomphants I
« Lors, on ne verra plus la hideuse misère
« Planer sur le logis — quand, malade, le père
« Se lamente, impotent. — La femme, à l’atelier,
« Laissant aux tout petits la garde du foyer
« Sur un labeur ingrat inclinant son front blême !
« La mère veillera sur les enfants qu’elle aime,
« Souriante. L’époux saura seul la nourrir.
« Près d’elle il goûtera le repos, le loisir,
« Les entretiens exquis dont l’âme sort meilleure,
« Et maître désormais de son humble demeure,
« Des puissants de jadis ne redoutant plus rien,
« Libre, il pourra parler, agir, en citoyen !
« Ouvriers, vous aurez votre part de science
« Et d’art et de beauté, vous aurez l’espérance
« De voir par l’univers, au règne de vos fils,
« Les usines bruire ainsi que de grands nids !
« Lors, plus d’oppression, de luttes criminelles
« Par le fer ou la faim ; la lâche sera belle
« Et vous aurez fondé le travail glorieux
« Par qui l’Humanité triomphera des dieux ! »