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vers l’humanité

 

L’Esprit cherchait en vain, sans trouver un indice
De stable vérité, qui fût commune à tous,
Et partout le plus fort, érigeant son caprice
En dogme impérieux, condamnait au supplice
Quiconque n’accédait à son culte jaloux…

Puis, ce fut sur le monde une aurore sublime
Où pâlit et mourut la flamme des bûchers !
Chaque homme méditait, croyait, priait sans crime,
Quand du doute cruel l’âme humaine victime
Erra… sur l’inconnu lasse de se pencher.

Par les prédécesseurs la route était tracée
Quand tu nous apparus, Comte, mais, cette fois,
Des plus puissants aïeux dégageant la pensée,
Tu détruisis, d’abord, l’espérance insensée
D’apprendre rien, sinon les immuables lois.

Entre toutes ces lois spéciales et certaines
Qui régissent la terre avec les animaux,
Maître, tu sus jeter cette admirable chaîne
Qui reliait au cours des étoiles lointaines
La morale de l’homme et le but des travaux.