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la splendeur d’aimer

la femme

Ô dis-moi, mon bien-aimé,
En ce matin parfumé,
Où je passais sur la route,
Dis, pourquoi ne vins-tu pas ?
Je t’aurais ouvert mes bras
Car je pouvais, alors, vierge me donner toute !

Un soir ma bouche avait dit
Un serment d’hymen maudit,
Lourd comme une épée.
Tu parus le lendemain
Tous mes rêves dans tes mains
Et je pleurai longtemps, car je m’étais trompée.

Folle j’ai voulu partir,
Pâle j’ai tenté de fuir
Ton désespoir et ta fièvre,
Mais tu me joignis un soir
Pour mettre sous le ciel noir
Ta bouche frémissante à mes ardentes lèvres.

Des pleurs, des adieux… la nuit,
Le dernier espoir qui fuit,
Ma chair par l’autre surprise,
Le vol morne et lent des jours