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la lente épreuve


« À quoi bon parler de pays lointains
« Où s’enlaceraient nos corps éphémères,
« Puisque je suivrai, haut dans la lumière,
« Tes rêves ailés vainqueurs des destins ?

« Quand sous ton baiser ma bouche se pâme,
« Dis, ne sens-tu pas, dans un grand frisson,
« Que bien loin d’ici nous nous unissons,
« Par delà les monts, les mers et les flammes !

« Où je te joindrai, sans remords, demain,
« Quand ma chair, qui fit ta joie et ta peine,
« Sera quelque cendre errant par la plaine,
« Au temple éternel de l’amour humain ! »