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V

DÉDICACE


 
Je t’ai donné mon cœur, ma force, ma jeunesse.
Je te veux à la fois pour sœur et pour maîtresse,
Depuis trois ans déjà, j’ai souffert, j’ai pleuré ;
Donne-moi tout ton cœur, tout ton être adoré.

Je suis si las, vois-tu, de ma souffrance vaine ;
Ne sens-tu pas mon cœur s’épuiser chaque jour ?
Il suffit d’un regard pour terminer ma peine
Et d’un très long baiser avec un mot d’amour.

Sauve-moi du dégoût, du désespoir qui brise,
Ne boirai-je jamais à tes lèvres exquises ?
Entendrai-je toujours à chaque heure qui fuit
Les chiens noirs de la mort qui hurlent dans la nuit ?