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Si vous voulez que, sans maudire,
Le long troupeau des malheureux
Couvre au loin les chemins poudreux,
Les yeux clos, au chant de la lyre ;


Que le penseur, las de pâlir
Au seuil où meurt la connaissance,
Entende les mots d’espérance
Qui font rêver de l’avenir…


Si vous voulez que la victime
Puisse implorer un défenseur,
Et que les peuples qu’on opprime
Entonnent des hymnes vengeurs…


Dans la calme splendeur des nuits enchanteresses,
Aux poètes versez le miel de vos caresses ;
Aimez et donnez-vous, sans crainte, sans remord,
Car ce qui vient de vous, vivra malgré la mort.
Vos paroles d’espoir seront des hymnes claires,
L’encens de vos cheveux embaumera la terre,
Aux rayons de vos yeux s’entr’ouvriront les fleurs,
Vos rires sonneront la chanson du bonheur,