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pélerinage

 
Malheur à l’égoïste, au vil ambitieux
Qui fit pâlir des fronts et se clore des yeux,
Et voulant seul jouir, abandonna ses frères ;
Que sa trace en la nuit s’efface tout entière ;
Que son nom soit maudit. Il fut un nom fatal !
Ceux qui surent lutter jusqu’à la dernière heure
Pour fonder la justice et terrasser le mal,
Ceux-là, que l’harmonie emplisse leur demeure,
Peuples, implorez d’eux le secret de l’effort
Et songez à grandir l’héritage des morts.


Oui la tâche était belle et l’œuvre était immense,
Je la rêvais alors ; aujourd’hui, quand j’y pense,
Je pousse un long soupir, et ma tête se fend
Et je reste à pleurer, plus faible qu’un enfant.



Tu n’es plus avec moi, ma compagne chérie,
La beauté que j’aimais, un autre l’a ravie,
Un autre, chaque soir, s’endort entre tes bras
Auquel tu te promis, quand tu ne savais pas.
Il est maître du temps et maître des étreintes,
Et moi, je suis très loin, tu n’entends plus ma plainte,