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baiser d’automne

 

Et si tu viens, ce soir, rêver à ta fenêtre
Quand les astres lointains trembleront dans l’azur,
Sentant un souffle tiède effleurer ton front pur,
Ta gorge et tes cheveux et tes lèvres ; peut-être,

Diras-tu, frissonnante et songeuse soudain :
« Ce vent n’est pas celui qui passe sur Valence,
« Ou l’heureuse Séville et ses riants jardins,
« Sa caresse inquiète apporte la souffrance. »

Ô ce souffle automnal ! ne le connais-tu pas ?
Plus léger que l’oiseau qui vole à tire-d’ailes,
Il a franchi les flots, les neiges éternelles,
Messager de l’ami qui te pleure là-bas.

L’ami qui, ce matin, s’en vint avec l’aurore
Dans la forêt en deuil fêter ton souvenir,
Qui fut aimé de toi, qui souffre et t’aime encore,
Qui doit vivre et combattre, et qui voudrait mourir.