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BAISER D’AUTOMNE


 
Octobre. — Le soleil s’attriste dans les cieux,
Les coteaux du Valois s’enveloppent de brume.
Dans les plaines, au loin, j’ai vu briller des feux,
La dépouille des champs, qui crépite et qui fume.

Dans les jardins, les fleurs sont lasses d’embaumer
Et sur le sable fin ont versé leurs pétales.
Les grands chênes rêveurs pleurent des feuilles pâles
Sur la mousse des bois où tu venais m’aimer.

Et foulant sous mes pieds l’or des hautes fougères,
Seul, au bord du sentier que tu suivis un jour,
J’ai voulu confier, pour toi, qui me fus chère,
À la brise d’automne un long baiser d’amour.