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lydie.

d’ambre qu’exhaloit le papier, Lydie devina tout, et s’écria dans l’épanouissement de sa joie : — « Ah ! c’est donc à mon tour !… il paiera cher son goût pour les visites de château. » — Berthe, étonnée, lui présenta la lettre. Lydie la prit, en lut la suscription, puis, l’appelant toute sa fierté : — « Reportez cette lettre à celui qui ose me l’écrire, et dites-lui que je l’invite à ne plus oublier le respect qu’il doit à notre société, s’il ne veut en être banni, et vous faire perdre votre place. » — Berthe, honteuse, alla rendre mot pour mot cette réponse inattendue. Adhémar en augura bien ; elle étoit trop sévère pour n’être pas forcée. La défense naturelle d’une femme aussi jeune que Lydie, est dans le silence et la précaution ; cette précaution la retient sous l’égide de ses protecteurs ; et telle qui, sans avertir un amant présomptueux du traitement auquel il s’ex-