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lydie.

Lydie craint-elle la mer ? » — « Je ne crains rien avec vous. » — « Vous avez raison. Mais, pour cette fois, nous ne quitterons pas le continent ; et si la route vous fatigue, nous pourrons arrêter à l’une de vos fermes. » ― « J’y pensois, dit Saint-Hilaire ; le détour est peu de chose. » — « Nous verrons, dit Valmont, nous verrons à Arras. » — Et, se livrant à sa vivacité naturelle, attirant l’attention de Lydie sur les objets ou simples ou grotesques que le hasard présentoit à sa vue, et auxquels sa façon de les envisager donnoit une physionomie toute particulière, l’occupant, l’amusant par une foule d’anecdotes, de traits, de mots heureux, il prouva encore une fois que l’esprit ne domine que dans l’entière liberté du cœur, et que jamais amant n’est plus aimable que lorsqu’il s’inquiète le moins d’être aimé. Deux journées se passèrent comme deux instans. On arrê-